Le déjeuner, de Floris Gerritz Van Schooten, XVIIe siècle,
huile sur bois
On connaît très peu de choses sur la vie du
peintre, si ce n’est qu’il fût doyen de la guilde de Saint Luc de Haarlem en
1639. Il peignit des scènes de marchés et des intérieurs de cuisine dans la
tradition de Aertsen et Beuckelaer (peintres flamands très connus de l’époque).
A la fin de sa carrière, il peignit aussi quelques Natures Mortes de fruits, mais il fut surtout connu pour ses très
nombreux Déjeuners. Il signait du monogramme F.V.S.
Son art est le plus souvent austère avec des
objets volontairement simples, des contrastes accentués, une rigidité de la
composition. Sa peinture évolua vers une certaine monochromie, reposant sur des
accords de bruns et de gris.
Ici, c’est
une nature morte (ce triste nom n’apparaît qu’au XIXe siècle). On les appelées à
l’époque « petits fruits » ou « déjeuner », d’où le nom de
ce tableau. Ce tableau étant les apprêts d’un déjeuner de riche, nous pouvons
voir que les éléments de gauche à droite prennent la forme d’une corne
d’abondance. De plus, la variété d’aliments est rare pour l’époque. Le pain est symbole de vie et de richesse.
On peut
également voir de la porcelaine de l’époque Wan-Li (Empereur chinois du XVIe
siècle), importé en 1609, et très chère à l’époque.
Au premier
plan, le manche du couteau lie l’espace du tableau et celui du spectateur. L’éclairage
un peu gris et la parfaite régularité des formes ont quelque chose d’un peu
dur, malgré la relative chaleur des cerises et de la fraise, et la présence
lumineuse du beurre au centre du tableau.
La
représentation de ce tableau est plus abstraite que sensuelle, contrairement au
tableau le Mangeur d’Huîtres.Ce
tableau n’est pas du tout une mise en appétit, mais une construction picturale savante
visant à une apparente simplicité.
Van
Schooten peignit beaucoup de tableaux du même
genre. Il s’est même amusé à reproduire quasiment à l’identique ses propres
natures mortes en inversant la place des éléments. Toutefois, n’oublions pas
qu’à l’époque les natures mortes étaient très prisées et que c’était la
meilleure façon pour un peintre de se faire connaître.
The Meal by Floris
Gerritz Van Schooten, 17th century, oil on wood
We know very little about the artist’s life, except that
he was Dean of the Guild of Saint Luc of Haarlem in Holland in 1639. He painted
scenes of markets and kitchen interiors in the tradition of Aertsen and
Beuckelaer (very famous Flemish painters of that period). At the end of his
career, he also painted still lives of fruit, but he was especially famous for
his many “lunches”. He signed with the monogram F.V.S.
His art is mostly austere with objects voluntarily
simple, accentuated contrasts and the stiffness of the composition. His
painting evolved towards a monochrome palate based on browns and greys.
This particular painting is a still life. It shows the
preparation of a rich lunch. We can see that the elements from left to right
form a cornucopia. Furthermore, such variety of foods is rare during
this period. Bread is also a symbol of life and
wealth.
We can also see Chinese porcelain of the Wan-Li period
(a Chinese Emperor of the 16th century), imported in 1609 it was very expensive
during this period.
The knife handle in the
foreground creates a link into the painting. The
lighting a little bit grey and the perfect regularity of the shapes are slightly
harsh despite the bright colours of the cherries, strawberries and butter. This
painting is more abstract than sensual, unlike the “Oyster Eater”. This
painting is not intended to make us hungry but is rather more a skillful
pictorial construction aimed at simplicity.
Van Schooten painted many such paintings in the
same style. He even enjoyed reproducing his own still lives, only changing some
of the elements around. During this century, still life paintings were very
popular and it was the best way for a painter to become famous.
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