Pelles à sel
Ces pelles à sel ont été
fabriquées à Darmstadt, en Allemagne. Elles datent du XVIIIe siècle mais il n’y
a pas de date précise. En argent doré et longues de 8cm, elles témoignent d’une
aisance financière. Au sommet figure un personnage féminin enveloppé d’un
simple drap. Ce genre de représentation rappel l’Antiquité. En dessous, un
animal marin, dont les écailles sont très finement sculptées, supporte le
personnage. Il tient également dans sa gueule le cuilleron en forme de coquille
St Jacques. Ce qui est représenté est la naissance de Vénus. Ces pelles à sel sont très différentes
de la production habituelle de l’époque,
plutôt non-figurative, et c’est ce qui explique surement sa présence dans le musée.
Le sel est présent dans
l’alimentation depuis le Néolithique (environ 6500 ans avant J.C). Durant l’Antiquité,
il avait une importance dans la confection de médicaments notamment grâce à ses
vertus cicatrisantes. S’il occupe une place importante dans notre alimentation actuelle,
son importance était bien plus grande jadis. En effet, en plus de leur donner
du goût, le sel conserve les aliments. Dès le XIVe siècle est instituée la gabelle,
une taxe qui va faire du sel un produit de luxe. La possession de pelles à sel
au XVIIIe siècle signifie donc être riche.
Moutardier à plateau
Le moutardier et son plateau
ont été fabriqués à Paris entre 1770 et 1774. Le récipient en lui-même est en
verre blanc et est chapeauté par un couvercle évasé avec un bouton au sommet. Le plateau est en argent. Il est orné à
chaque extrémité d’une feuille de palmier et d’une coquille de rocaille. On retrouve certains symboles du plateau sur
le moutardier, ce qui permet d’affirmer qu’ils ont été fabriqués par le même orfèvre. Encore une fois, la valeur
des matériaux peut supposer une aisance financière du propriétaire.
La moutarde est obtenue grâce
à un mélange de graines de moutarde broyées, de sel, d’eau et de jus de citron.
Son usage date des Romains. Au XVIIIe siècle, la moutarde était un condiment courant chez les
riches mais relativement inconnu chez les pauvres. Les pots
de moutarde constituaient un des thèmes de collection de prédilection; il n’était donc
pas rare de posséder plusieurs moutardiers chez soi.
Pince à sucre
Cette pince à sucre a été fabriquée à Bordeaux par Jacques Roux en
1787-1788. A cette époque, Bordeaux était une ville riche, ou il y avait
beaucoup d’orfèvres. Cette pince à sucre en argent est très simple,
caractéristique de l’orfèvrerie bordelaise. On a pu déterminer l’orfèvre grâce
à son poinçon, c'est-à-dire sa signature, visible à l’intérieure des branches
de la pince. De plus, Bordeaux étant une ville portuaire ; elle adopte
rapidement le thé et le café dont le sucre est un des principaux
accompagnateurs. La multiplication des sucreries qui suivit entraîna avec elle
la production de pinces à sucre. Cet objet est donc incontournable dans les
salons du XVIIIe siècle.
Au Moyen-âge, l’occident découvre le sucre de canne chez les Arabes lors
des croisades alors que l’orient semble le connaitre depuis déjà des
millénaires ! Une fois rapporté en occident, ce produit exotique rare sera
réservé aux élites chez qui il est utilisé comme monnaie d’échange, épice et
médicament jusqu’au XVIIe siècle. Il ne devient une nourriture qu’au XVIIIe siècle,
au cours duquel il devient très demandé, entraînant une forte croissance du
marché du sucre. Cet essor ne fait cependant pas baisser le prix de cet aliment
réservé aux riches.
Cafetière
Cette cafetière a été fabriquée à Dijon en 1783-1784. Elle est en argent,
avec un manche en bois. Elle a été fabriquée selon un modèle assez courant au
XVIIIe siècle, appelé « modèle marabout ». Les caractéristiques de ce
modèle sont un fond plat, un corps piriforme et un couvercle bombé.
Le modèle le plus courant était celui de la cafetière
« tripode » qui avait un fond bombé et reposait sur trois pieds. La cafetière
mesure seulement une dizaine de centimètre de haut et ne peut contenir qu’une
seule tasse de café. C’est pourquoi ce genre de cafetière étaient appelée
« cafetière égoïste ».
Le café a été importé en France par un marchand vénitien au milieu du
XVIIe siècle à Marseille. En quelques années l’importation du café d’Egypte se
propage et peu après, en 1671, le premier café est ouvert. La mode est bientôt
lancée dans la capitale et se repend très vite. La boisson devient la préférée
du roi Louis XV, et est répandu dans toutes les classes sociales malgré son prix
quelque peu élevé.
A pair of Salt Spoons
These spoons were made in
Darmstadt in Germany. They date from the 18th century, but we cannot
be more precise. They are in gilded silver and are eight centimeters long. The style
is Neoclassical, i.e. evoking Antiquity. There is a draped character at the top
of the stems supported by a sea creature whose scales are finely carved. It holds
in its mouth the spoon which has the shape of a Saint James’ shell. The
association of the character, who has clearly female curves, and of this shell
seems to illustrate Venus’ birth. This pair is really different from the
cutlery production at this period, which is rarely figurative. This is probably
the reason for its presence in the museum.
Salt has been used as a condiment
since the Neolithic Age (about 6500 years BC). During Antiquity, salt also had
an important place in the making of medicine mostly because of its healing
properties. Salt was even more important in the past than it is today. Indeed,
it gives more taste to food and it also stops it from rotting. In the 14th
century, a salt tax was introduced: the excise. Salt became a “luxury” product.
So, having salt spoons in one’s home was a status symbol (a way of showing one
was wealthy).
A mustard pot and its tray
This tray and its pot were
made in Paris between 1770 and 1774. The pot is in white glass with a pointed
lid, on top of which is a tiny marble. The tray is in silver, decorated at each
extremity with a palm leaf (which symbolizes victory and resilience) and a
shell. Some of the tray’s symbols are also present on the pot, so we can say
that the two elements were made by the same silversmith. The value of the materials
shows that the tray and the pot belonged to a very wealthy owner.
Mustard is obtained by mixing
together crushed mustard seed, water, salt and lemon juice. Its use probably dates
back to Roman times. It was a common condiment in wealthier houses in the 18th
century. Mustard pots became collectable items (some were very famous) and consequently
it was not unusual to have several mustard pots at home.
Sugar Tongs
These tongs were made in
Bordeaux, southwest France, in 1787-1788. The craftsman was Jacques Roux; his signature
is on the branches of the tongs. These silver sugar tongs are very simple,
typical of the Bordeaux style. Bordeaux had many gold and silversmiths at the
time. It is a port city so it was among the first to use tea and coffee, to
which sugar was added. Bordeaux was one of the most important French ports
which took part in the triangular trade: boats from Europe went to the coasts
of Africa to exchange different products against slaves, then the boats took the
slaves to the Americas and exchanged them there for sugar, coffee, cocoa,
cotton, tobacco and gold, which were then taken to Europe to be sold, and so
on. Sugar tongs were an essential item in the Salons of the 18th
century to show one’s high social status.
In the Middle-Ages, Europe
discovered sugar cane among the Arabs during the Crusades while people from the
Orient seemed to have known it for millennia! Once it was imported into France,
this exotic product was only for rich people. It was also used as currency
exchange, spice or medicine until the 17th century. It became a food
in the 18th century and became really popular, resulting in an important
development of the sugar market. But, development does not mean a cheaper
price; sugar stayed a privilege of the rich for a long time.
A coffee pot
This coffee maker was made
in Dijon in 1783-1784; it is in silver, with a wooden handle. It was a common
model in the 18th century, called “model marabout”. The
characteristics of this model are a flat bottom, a pear shape and a convex lid.
The most common model was the “tripod” coffee maker which had a rounded bottom
and rested on three feet. This coffee maker is only ten centimeters tall and
can only contain one cup of coffee, that is why this kind of coffee maker was
called a “selfish pot”.
Coffee was first imported into
France by a Venetian merchant in the 17th century. In 1671, the
first coffee shop opened in Marseilles.
The fashion for drinking coffee soon arrived in the capital. It was the
favorite drink of Louis XV. Coffee was present in all social classes despite its
high cost.
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