Saturday, 21 April 2012

Pyrame et Thisbé / Pyramus and Thisbe

Cette petite plaque en ivoire provenant d’un coffret de mariage français du XVème siècle était primitivement peinte. Cette œuvre est très peu connue.

Pour travailler l’ivoire on le débite en tronçons puis on le taille en plaques plus ou moins épaisses pour ensuite faire les formes voulues. Pour finir, on le polit en le frottant avec un cuir. L’ivoire est taillée avec des petits outils tels que le scalpel ou le stylet.

Ce petit bout d’ivoire en dit beaucoup sur les sociétés de l’époque où les femmes étaient promises à des hommes sans avoir de choix. C’est une histoire triste puisque les deux personnes s’aiment mais ne peuvent pas avoir une vie commune. Cette sculpture est très belle et reflète bien la vérité.

Au moyen-âge les artistes étaient considérés comme des artisans; Ils ne signaient donc pas leurs œuvres ce qui explique que l’auteur de cette sculpture ne soit pas connu.

Pyrame et Thisbé est une histoire tirée d’Ovide. Pyrame et Thisbé sont deux jeunes Babyloniens qui habitent l’un à coté de l’autre et s'aiment malgré l'interdiction de leurs pères.

Ils projettent de se retrouver une nuit en dehors de la ville, sous un mûrier blanc. Thisbé arrive la première, mais la vue d'une lionne à la gueule ensanglantée la fait fuir ; comme son voile lui échappe, il est déchiré par la lionne qui le souille de sang. Lorsqu'il arrive, Pyrame découvre le voile et les empreintes du fauve; croyant que Thisbé en a été victime, il se suicide avec un poignard. Celle-ci, revenant près du mûrier, découvre le corps sans vie de son amant et préfère se donner la mort à sa suite avec le même poignard.

Le mûrier absorba le sang des amoureux et depuis lors le fruit du murier est noir et le jus du fruit est pourpre...

Photo P Mathiaux with kind permission of Musée Mandet

This little piece of ivory came from the decoration of a 15th century French wedding casket which was originally painted. It is an unknown piece of art.

Ivory is cut up in sections and then each section cut into plates of various thickness. These are then sculpted. The finished work is then polished with a piece of leather. The ivory is sculpted using little scalpels or stylets.

This little bit of ivory says much about the society of the time; women were promised to men without having any say in the matter. The story depicted is sad as both people love each other but can’t live together. This sculpture is very pretty and reflects the truth of many couples' situations at the time.

In the Middle-Ages, artists had the same status as craftsmen. Consequently, they rarely signed their work. That explains why the author of this little sculpture isn’t unknown.

Pyramus and Thisbe is a story once told by Ovid. Pyramus and Thisbe were two young Babylonians who lived not far from each other and they loved each other in spite of the opposition of their fathers.

One night, they plan to meet outside the city walls, under a white blackberry bush. Thisbe arrives first. She sees a lioness with a bloody mouth and she runs away. Whilst fleeing she drops her veil which is torn to shreds by the lioness who soils it with the blood from its mouth. When Pyramus arrives, he finds Thisbe’s veil and imagines she has been killed. So he commits suicide with his dagger. Thisbe returns near to the blackberry bush and finds the body of Pyramus. She then also commits suicide with the same dagger.

The blackberry bush absorbs the blood of the lovers. Since that tragic event, the fruit of blackberry bushes have always been black and their juice purple...

Friday, 27 January 2012

Vase Suzuki & vase Cho

Je trouve fantastique qu'avec un métal comme l'argent on puisse réaliser des objets de si belle facture.

Je pense aussi que les objets exposés au musée ne sont pas seulement faits pour être exposé dans un musée mais ils peuvent aussi être utilisés dans la vie quotidienne comme la théière en forme de scarabée qui est à la fois un objet magique et pratique.

J'apprécie aussi les vase asiatiques. Je trouve qu'ils sont magnifiques, de part le travail réalisé et parce que ces objets peuvent se fondre dans n'importe environnement grâce à leur sobriété.

Je trouve aussi que les différents types de travaux réalisés sur l'argent sont bien mis en valeur dans l'exposition et que le fait d'avoir représenté tous les continents est une excellente idée. Grâce à ce procédé on peut comparer les différents styles d'arts de chaque continent. On peut remarquer qu'en Asie par exemple le style est beaucoup plus fin et travaillé que le style américain qui est plus « brut ». Dans tous les cas se sont des objets magnifiques !

Photo Karine Joannet, Vice-Versa

 
 Photo Karine Joannet, Vice-Versa

La leçon de musique / The Music Lesson

Jean Raoux est un peintre français, né en 1677 à Montpellier et mort en 1734 à Paris. Formé à Montpellier puis à Paris, il séjourne ensuite en Italie avant de revenir à Paris en 1714. De 1705 à 1714, il travailla à Rome, mais surtout à Venise, où il décora le Palais Giustiniani, et à Padoue, où il réalisa des œuvres magistrales pour la cathédrale. Il reçut le Prix de Rome en 1704, et devient membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1717.

Il est très apprécié de ses contemporains, notamment Voltaire qui le compare à Rembrandt. De 1714 à sa mort, il fut avec Antoine Watteau l’un des peintres les plus en vue à Paris. Il a peint de nombreuses œuvres comme « L’indiscrète », « Jeune femme lisant une lettre », ou encore « La jeune fille et l’oiseau ».

« Le concert » est une œuvre de Jean Raoux peinte au début du 18ème siècle. La technique utilisée est la peinture à huile. Cette toile mesure un mètre sur un mètre trente-six. Les musiciens s’apprêtent avant le concert. Le violoniste jette un œil sur la partition que tiens le jeune chanteur. Le flutiste et la femme sont rêveurs. On peut reconnaitre un violon, instrument « de base » au 18ème siècle, une flute à bec en bois, une guitare, et, posé à droite, un luth. La guitariste occupe la place la plus importante, et est mise en valeur par la blancheur de sa peau. La guitare était à l’époque l’instrument féminin par excellence, et elle est rehaussée ici par un ruban rouge qui ressort sur la peau pâle. On aperçoit un jeune Africain qui épie les musiciens caché derrière un rideau. Il était bien vu d’avoir un esclave noir pour montrer sa richesse. Les tissus et les rideaux sont nombreux pour donner une impression de profusion et de luxe. Les couleurs principales sont le rouge, l’orange et le marron qui sont des couleurs chaudes pour accentuer l’effet chaleureux et détendu.

Cette peinture vise à faire ressentir le plaisir de la musique et de la détente. Les personnages sont tous idéalisés pour ne montrer que le bon côté de la vie de l’époque. Le peintre veut montrer le bien-être dans son œuvre.

Quand j’ai vu ce tableau, j’avais l’impression de me retrouver au milieu de cet univers chaleureux et de cette volupté qui rend la scène si calme et si paisible. On imagine l’harmonieuse mélodie du violon et le doux son de la flute. Lorsqu’on regarde ce tableau, on entend presque cette musique…

Photo P Mathiaux by kind permission Musée Mandet

Jean Raoux was a French painter born in 1677 in Montpellier and who died in 1734 in Paris. He received the Prix de Rome in 1704. From 1705 to 1714, he worked in Rome and Venice, where he decorated the Giustiniani Palace, and in Padua, where he created masterly works for the cathedral. He became a member of the Royal Academy of Painting in 1717. He was highly esteemed by his contemporaries. Voltaire compared him to Rembrandt. From 1714 until his death, he, and Antoine Watteau, were the most famous painters in Paris. His numerous works include“Young woman and bird” and “Indiscretion”.

The concert” was painted at the beginning of the 18th century. It is an oil painting measuring 1m by 1,66m.

Musicians (a family?) are playing their instruments. The violinist, undoubtedly the teacher, points with the tip of his bow to the music score a young boy (a singer or the lute player?) is holding. The violin was the basic instrument of the 18th century. The young recorder player listens happily to his teacher. The woman guitarist is looking up ecstatically. The guitar was essentially a woman’s instrument in the 18th century. Its red ribbon contrasts with the woman's pale skin. On the right is a lute.

A young African on the left is holding up the heavy red curtains. Having a black servant was a sign of wealth. He is admiring the scene. The profusion of curtains and fabric gives an impression of luxury.

The principal colours are red, orange and brown. These warm colours accentuate the pleasant and carefree atmosphere. This painting wants to convey the pleasure of playing and listening to music together. The characters are all happy and idealized to show that life is good.

When I saw this work, I had the feeling of being included in this voluptuous scene. We can almost hear the harmonious melodies of the strings and the soft sounds of the flute…

Thursday, 26 January 2012

Les pénitents noirs de Billom / The Black Penitents of Billom.

Cette œuvre de Nicolas Berthon représente une procession le long d'un chemin de croix. Dans la confession Catholique, cela commémore la Passion du Christ en évoquant 14 moments particuliers de celle-ci.

Les couleurs de ce tableau sont sombres parce que c'est un moment tragique. A Billom, la procession des Pénitents Noirs se fait une fois par an. Ce sont généralement des personnes qui ont fait quelque chose de mal et qui veulent que Dieu les pardonne.

L'homme qui mène cette procession est habillé en noir lui aussi. Il porte un bâton, et au bout de ce bâton il y a une petite coupelle rempli du "Sang du Christ". Ce "Sang du Christ" et généralement ramené de Terre Sainte car les pèlerins revenaient toujours avec des choses qu'ils disaient appartenir à Dieu. 

L'homme qui est habillé en rouge représente le Christ, portant la croix comme Jésus l'avait fait.

Derrière la procession, nous pouvons voir des villageois et certain sont sur un balcon pour mieux voir le cortège.

J'ai choisi cette œuvre car pour moi ce qui touche Dieu est intéressant. Je suis croyante depuis que je suis toute petite. Je vais toujours à l’église en France ou en Pologne (je suis d'origine polonaise). Quand je vois ce tableau avec cette procession cela me fait penser à tous les pèlerinages que j'ai fait comme par exemple Lourdes que j'ai fait plusieurs fois. A mon avis, tous les croyants devraient participer à des processions, pèlerinages et autres, car cela est vraiment un plus dans la vie des Chrétiens.

Photo P Mathiaux by kind permission Musée Mandet

This is a painting by Nicholas Berthon showing a procession along the Stations of the Cross. In the Catholic faith, the "Stations of the Cross" is a ceremony which commemorates Christ's Passion by evoking 14 particular moments of the Passion.

The colours of this painting are dark. I think this is because the subject is tragic. The procession of the Black Penitents in Billom happens once a year. They are generally people who have done something bad and want God to forgive them.

The man leading the procession is also dressed in black. He is holding a staff on top of which is a cup of the "Blood of Christ". This "Blood of Christ" was generally brought back from the Holy Land because pilgrims brought things back from there which they claimed was holy.

The man in red carrying the cross personifies Christ. 

Behind the procession, there are villagers some of which are at their balconies in order to see better what is going on.

I have chosen this painting because everything to do with God I find interesting. I have been a Believer since I was very young. I always go to church, be it in France or in Poland (my family is from Poland). When I see this painting, it makes me think of all the pilgrimages I have been on, like Lourdes which I have been to several times. In my opinion, all the Faithful should take part in processions and pilgrimages, etc., because they are a definite plus in the life of Christians.

Salle des armes / Weapons room

Différentes sortes d'armes ont été créées et perfectionnées au fil du temps.

Les épées sont composées d’un pommeau qui permet un équilibre parfait de l’arme, un manche pour la tenir, et une garde qui protège la main du porteur. Tous ces éléments forment la poignée. La deuxième partie est la lame qui peut être soit droite soit incurvée selon qu’elle est conçue pour frapper en perçant ou en tranchant. La plupart des épées sont lourdes, jusqu'à 7kg, et seuls les soldats robustes peuvent bien la manier. Elle est à simple ou double tranchant.

Les arbalètes sont des armes puissantes qui tirent des flèches partent à grande distance. Le point faible de cette arme est sa cadence de tir très faible.

Une autre arme de longue portée est le grand arc de guerre. Il est constitué de bois très souple et solide et d’une corde. Il est l’évolution de l’arc ordinaire mais ses flèches à pointes de métal sont meurtrières à une portée de 90 mètres.

L'arbalète et l'arc sont présents dans toutes les armées médiévales en Europe.

Les guerres sont devenus beaucoup plus meurtrières avec l'apparition des armes à feu.

Le pistolet à silex va progressivement remplacer les épées. Au départ, les pistolets étaient destinés aux particuliers qui voulaient se défendre contre les brigands ou pour des duels. Le mousquet puis le fusil sont utilisés à la chasse et à la guerre.

Pourquoi y a-t-il des armes au Musée Mandet ?

Ces armes sont « belles » pour les amateurs d'objets de guerre... En tout cas, ce sont des objets très intéressants du point de vue historique et des techniques employées. Nombreuses œuvres du Musée montrent la violence, et ces armes, qui symbolisent la violence et sont les outils de la violence, ont tout à fait leur place ici.

Photo P Mathiaux by kind permission Musée Mandet

All sorts of arms have been developed over time.

Swords are made up of a pommel which acts to counterbalance the blade, a hilt to hold it, and a hand guard. The blade is either straight or curved depending on whether the sword is to be used for thrusting or cutting. Most swords are heavy, up to 7kg, and only strong soldiers can handle them. A sword can be single or double edged.

Crossbows are formidable weapons sending bolts great distances. The weak point is it takes time to reset.

The longbow is made up of flexible and strong wood, and string. Its metal pointed arrows can be deadly and can be shot up to 90 metres.

Crossbows and longbows were present in all Medieval armies in Europe.

Wars became even more deadly with the introduction of firearms.

The flintlock gradually replaced the sword. Pistols were used first as a means of self-defence and in fighting duels. The musket and then the rifle were used for hunting and warfare.

Why is there a collection of weapons at the Musée Mandet?

These weapons are "beautiful" for people who like arms. In any case, these arms are very interesting from an historical and technical point of view. Many of the works of art in the museum represent violent scenes. These weapons, that symbolize and are the means of violence, fit in perfectly here...

Coffret de mariage

Ce petit coffret de mariage (20 cm de haut et de 22 cm de large) provient de l'atelier « L’Ecole des Embriachi » à Venise. Il date de la première moitié du XVème siècle et est fait d’os (primitivement peints), de bois et de bronze. C'est un don au Musée Mandet.

La caisse rectangulaire repose sur quatre tortues de bronze. Elle possède un couvercle en forme de pyramide tronquée, surmonté d’une poignée en bronze. Sur le couvercle se trouve une frise de marqueterie faite de bois et de quatre plaques en os. Sur les côtés sont sculptés des écussons qui étaient autrefois peints. Sur les deux faces il y a des génies nus portant une banderole se détachant sur un fond de feuillage. La caisse est ornée sur ses quatre faces, de dix-sept plaques d’os sculptées d’hommes et de femmes qui discutent.
Ce coffret se distingue des coffrets français par son couronnement incurvé et décoré de marqueterie. Il se distingue aussi par les épisodes de scènes galantes.

Il existe beaucoup de coffret de ce genre car à une époque c’était la mode ; c’est pour cela que de nos jours on peut trouver ce type de coffret dans de nombreux musées.
Photo P Mathiaux by kind permission Musée Mandet

Clair de lune / Moonlight

Ce tableau est une huile sur toile du XVIIe siècle qui appartient au genre du paysage. Aert Van Der Neer est un peintre hollandais qui a principalement travaillé sur la lumière et l’atmosphère d’une nuit enneigée ou de pleine lune. Celle-ci est la seule toile où le point de lumière (la lune) est au centre du tableau. Il décrit une atmosphère brumeuse avec la lumière particulière de la lune. Il y a une symétrie apparente entre les arbres et bâtiments à gauche et à droite, ainsi qu’entre le lac et le ciel nuageux. Les deux moulins à gauche évoquent les Pays-Bas bien que il n’y a aucune indication du lieu. Le lieu est très « petit village autarcique menant une vie insouciante ». Il est désert, excepté les deux pêcheurs dans leur barque.

Il ressort de ce tableau une atmosphère triste, mélancolique. On a envie de rester là mais on sait que l’on va bientôt partir. C’est comme si l’observateur était heureux d’être ici mais avec une pointe de regret, d’amertume. Le tableau est à la fois inquiétant et apaisant. Apaisant grâce à la lumière, l’environnement, la barque sur l’eau. Ces éléments font penser à la tranquillité, aux bons côtés de la vie. Mais cette tranquillité semble fragile, on ne voudrait pas qu’elle disparaisse. Peut-être est-ce à cause des nuages, ou bien à cause de la forme de la berge, qui semble prête à se refermer? Ce tableau fait beaucoup appel au subconscient...

Photo P Mathiaux with kind permission Musée Mandet

This picture is an oil painting dating from the 17th century and belonging to the "Landscape" genre. Aert Van Der Neer was a Dutch painter who mainly worked on the light and the atmospheres of winter or moonlit nights. This is his only painting where the light (here the moon) emenates from the center of the picture. It describes a misty atmosphere with the particular light of the moon. There is an obvious symmetry between the trees and the buildings on both sides, but also between the lake and the cloudy sky. The two windmills to the left evoke the Netherlands, but there’s no other place indication. The village is typical: a self-sufficient carefree little village. It is deserted, except for the two fishermen in their boat.

A sorrowful and melancholic ambiance comes out of this painting. One wants to stay but one also knows that one will have to leave soon. It is as if the observer was happy to be there but with a pinch of regret. The picture is both worrying and soothing. Soothing thanks to the light, the environment, the boat on the water. Those elements make one think of the good things in life, the tranquility. But this tranquility seems fragile, one doesn’t want it to stop. Maybe it is due to the clouds, or to the shore which seems ready to close in on itself. This painting does affect the subconscious a lot…

L'adoration des bergers / The Adoration of the Shepherds

Photo P Mathiaux with kind permission of Musée Mandet

Huile sur toile par Gaspard Jacques Van Opstal (1654-1717), L'adoration des bergers, conservée au musée Mandet, est dans le style baroque typique de l’École flamande "à la Rubens" de l'époque : couleurs brillantes, composition décorative, proportions monumentales... Cette œuvre est sans doute une commande pour une église Catholique.

Élève de son père Kaspar, Van Opstal fut fait doyen de la gilde d'Anvers en 1698. Il jouit, comme peintre de sujets religieux, d'une réputation considérable et employa, pour l'exécution des commandes, beaucoup de personnel.

Le personnage central, baigné par la lumière divine, est l'enfant Jésus. Il est présenté par Marie et Joseph, et entouré de six bergers et bergères en adulation. Cinq angelots volants proclament sa naissance. En arrière-plan à droite dans la pénombre, deux personnages observent.

Un bœuf (symbole de force, dévouement et patience), et un âne (symbole d'humilité, pauvreté et courage) "observent". Il y a un agneau (symbole de pureté, humilité et sacrifice) à droite. Le coq qui se débat est symbole de résurrection (d'espoir) ; le berger qui le tient par les pattes semble le donner en offrande à l'enfant... ce petit élément dramatique est-il une référence au sacrifice du Christ lui-même ?

Cette œuvre n'a rien d’exceptionnelle, et on pourrait même critiquer la qualité du dessin des personnages (l'enfant Jésus est bien grassouillet !). Un élément au tout premier plan cependant mérite notre attention : un pot (en cuivre?) muni d'un bec d'une extraordinaire longueur... Quel est son importance dans la composition ?

Monday, 23 January 2012

La bataille de Rezonville / The Battle of Rezonville

Photo P Mathiaux by kind permission Musée Mandet

Ce tableau, intitulé « La bataille de Rezonville », est un fragment du panorama du même nom, exposé à Vienne, puis à Paris à partir de 1883, et peint par Edouard DETAILLE et Alphonse DENEUVILLE. Il représente une bataille qui a eu lieu le 16 août 1870, remportée par la France et qui a coûté la vie à plus de 32 000 hommes.

Le phénomène du panorama apparaît à la fin du XVIIIe siècle en France et en Angleterre. C’est un vaste tableau circulaire placé autour d’une rotonde de façon à ce que le spectateur voie les objets représentés comme si, placé sur une hauteur, il découvrait tout l’horizon environnant. Le but de ce dispositif est de déstabiliser les spectateurs qui ont le sentiment d’être transportés au cœur même de l’action et du lieu représenté. Le panorama est en fait un moyen d’informer avant l’apparition du cinéma. Les thèmes les plus fréquemment présentés furent des paysages urbains, des paysages de batailles et des scènes bibliques.

La réalisation d’un panorama nécessite des techniques particulières différentes selon l’époque et le peintre. Par exemple, Detaille et Deneuville se servaient de la photographie pour réaliser leurs panoramas.

De nombreuses rotondes ont été construites pour présenter ces panoramas. Elles sont situées dans de grandes villes. Le panorama de Rezonville a par exemple été exposé à Vienne et Paris.


Detaille a joué un grand rôle dans l’évolution du panorama, c’est grâce à lui que le panorama est devenu de la peinture historique.

Detaille et Deneuville ont décidé de collaborer car ils avaient la même idée de projet mais aussi car l’ampleur de la tâche était très importante. Ils ont réalisé en même temps que « La bataille de Rezonville » un autre panorama intitulé « La bataille de Champigny », qui est considéré comme son pendant.

Après 1900 presque tous les panoramas existants ont été détruits. Le panorama de Rezonville a été conservé dans sa quasi-totalité et a été découpé en 115 fragments répartis dans une multitude de musées.

Edouard DETAILLE (1848-1912) était peintre de bataille, il a peint la guerre de 1870 toute sa vie car il y a participé. Toutes ses peintures et donc le panorama de Rezonville nous sont de ce fait présentés selon la façon dont Detaille voit la guerre (point de vue subjectif). Le panorama de Rezonville a entièrement été conçu par Detaille mais réalisé par Detaille et Deneuville.

Alphonse DENEUVILLE (1836-1885) a également participé à cette guerre mais le panorama de Rezonville est nettement plus de la main de Detaille que de la main de Deneuville car ce dernier était gravement malade lors de sa réalisation.

Comme expliqué précédemment, la peinture du musée n’est donc qu’une petite partie de la grande frise originelle. D’après certaines sources, le fragment de Riom ne serait que de la main de Detaille.

La bataille de Rezonville s’est déroulée lors de la guerre franco-allemande de 1870, plus exactement le 16 août de cette même année, opposant l’Empire Français au Royaume de Prusse. Cette dernière dura environ six mois, et la défaite française entraîna la chute de l’Empire de Napoléon III, ainsi que la perte du territoire d'Alsace-Lorraine au Nord-Est de la France. Le pays entre alors dans une nouvelle période appelée « La Commune » (1871).

Réalisée entre 1881 et 1883, soit un peu plus de dix ans après les faits, « La Bataille de Rezonville » illustrant des scènes de blessés, d’ambulances, de morts, prussiens et français, souvent à côtés de cadavres de chevaux, etc. n’est pas peinte comme les autres tableaux de guerre de l’époque : tout d’abord parce que c’est un fragment de panorama, deuxièmement parce qu’elle représente la scène après la bataille, le soir, et non pendant le combat, mais surtout parce qu’elle représente la réalité, nettement moins glorieuse et idéaliste que le reste des œuvres de l’époque, débordants d’anecdotes et de gestes héroïques.

La partie étudiée reflète bien la vision des choses des deux artistes. En effet, dans cette huile sur toile de 1,69 m de long sur 1,29 m de large, l’intensité dramatique se dégage de l’austérité de la vision des cadavres : et bien non, la guerre n’est pas jolie ! Detaille et Deneuville ont réalisé cette œuvre car la Société du Panorama National le leur avait demandé (c’est d’ailleurs à ce moment là qu’ils se sont rencontrés), mais également car l’envie de dénoncer la cruauté sanglante du combat était trop forte : et oui, ils y étaient à cette guerre, ils l’ont faite ! Les peintres ont donc pris des risques en représentant de cette manière la bataille, surtout au XIXème siècle, époque de l’Académisme, courant artistique européen instaurant des principes et des règles à la peinture.

Si l’on s’approche plus près du tableau, on peut remarquer que la peinture a été appliquée par petits traits, assez épais tout de même, un peu à la manière impressionniste (effet qui contraste quand même avec la volonté réaliste de cette œuvre) . Il est évident que ce rendu flou est voulu : le panorama est fait pour se regarder de loin ; cependant, cette impression peut également être interprétée comme le flou de la guerre.

Les deux hommes que l’on voit à terre sont en fait un chasseur et un soldat, morts. Ils sont tous deux vêtus de l’habit bleu, blanc et rouge de l’armée française, et sont entourés par des arbustes.

Le chasseur tient son fusil de la main gauche. La bouche est ouverte comme si un cri de douleur et de rage en émanait. On peut donc voir ici que les artistes affirment une nouvelle fois leur côté antimilitariste.

Quant à lui, le soldat n’a pas de blessure visible. Sa main droite, inerte, tient encore fermement un clairon détail pathétique de l’œuvre : symbole du brillant dans la peinture militaire, le clairon à terre devient ici l’image même de la défaite. On ne voit pas son visage.

Sur une borne en bas à droite du tableau sont marqués les noms de Deneuville et de Detaille, ce dernier ayant pourtant refusé de signer les fragments du panorama.

La peinture n’est pas très lumineuse, les contrastes sont marqués par les couleurs rouge, bleu et vert (le rouge et le vert étant des couleurs complémentaires), mais le marron et le beige dominent. L’organisation est plutôt centrée vers la gauche, l’ambiance est morose et austère.

Cette œuvre nous a attiré par les sentiments de tristesse, de peine, et surtout de violence et de haine qui s'en dégage. On se retrouve immergé dans cette peinture, qui nous a donner envie de comprendre et de ressentir les émotions des personnages.

Ce tableau nous fait connaître une partie de l'histoire française et l'horreur de la guerre. Détaille et Deneuville condamnent dans cette œuvre le mépris des hommes politiques envers les soldats français et prussiens.

Photomontage by the authors (click on the image to enlarge)

This painting, entitled “La Bataille de Rezonville”, is a fragment of a panorama, which has the same name. Exhibited in Vienna, then in Paris in 1883, and painted by Edouard DETAILLE and Alphonse DENEUVILLE, it illustrates a battle which took place on the 16th of August 1870, won by France and which cost more than 32000 lives.

The panorama phenomenon appeared at the end of the 18th century in France and in England. It is a huge circular board placed around a circular building, generally in stone, called a rotunda, so that the onlooker sees the represented objects as if he was placed on a hill and discovered the entire surrounding horizon. The aim of this system is to destabilize the spectator, who feels transported at the centre of the action. In fact, the panorama was a means to inform people before the advent of cinema. Towns, battles, and biblical scenes were the most frequently represented.

Panoramas required particular techniques which evolved over time. For example, Detaille and Deneuville used photography to make their panorama.

Numerous circular buildings were built to present these panoramas. They were situated in big cities. The Rezonville panorama was exposed in rotunda in Vienna and Paris.

Detaille played a large part in the evolution of the panorama; it is thanks to him that the panorama came to be considered serious historic painting.

Detaille and Deneuville decided to collaborate because they had the same idea for this project but also because the scale of the work was so very large. They made, at the same time as “La Bataille de Rezonville an other panorama called “La bataille de Champigny”, which is considered as its twin.

After 1900, almost all the existing panoramas were destroyed. The Rezonville panorama was almost entirely preserved but cut up into 115 pieces and distributed to a number of museums.

Edouard Detaille (1848-1912) was a war painter. He painted scenes from the 1870 war several times during his life; he had fought in this war. His paintings show how he saw the war.

Alphonse Deneuville (1836-1885) also took part in this war but the Rezonville panorama is much more Detaille's work because Deneuville was seriously ill at the time.

As explained previously, the painting of the Mandet museum is only a small part of the original. According to certain sources, the Riom fragment was by Detaille.

The Rezonville battle took place during the war of 1870, which set the French Empire against the Kingdom of Prussia. The war lasted approximately 6 months, and the French defeat was the cause of the fall of Napoleon III’s Empire, as well as the loss of the territory of Alsace-Lorraine, 2 regions situated in the Northeast of France. As a consequence, the country entered a new age called “La Commune” (1871).

Painted between 1881 and 1883, more than 10 years after the war, “La Bataille de Rezonville”, shows scenes of injured people, ambulances, dead men, Prussian as well as French, often next to the corpses of horses, etc. It is not painted like other war paintings of this period, because it represents the scene after the battle, in the evening, and not during the fighting itself, but also because it represents reality, obviously less glorious and idealistic that the rest of the paintings in this era, overflowing with heroic gestures.

The work reflects the vision of the two artists. In this oil painting, which is 1,69m long by 1,29m tall, the dramatic intensity appears with the austerity of the corpses: the message is clearly that war is wrong! Detaille and Deneuville made this work because the "Société du Panorama National" commissioned it, but the way they chose to depict the subject is all their own; they wanted to denounce the bloody cruelty of the fighting. The painters took risks by representing the battle in this way, in a period when academic art imposed its principles and rules.

If we look closely at the picture, we notice that the painting was applied in small lines, in a way the Impressionists did (which contrasts with the realistic aim of the work). Since the panorama was made to be looked at from afar, it is obvious that this soft-focus was intentional. However, it could also be a way of symbolizing the confusion of war, our difficulty in apprehending it. The two soldiers on the ground are both dressed in the blue, white and red uniform the French army, and are surrounded by shrubs. One holds his rifle with his left hand. The man has a bloodstain on the left temple, and the eyes are shown as a black shadow. The mouth is open as if a cry of pain and fury had emanated from it. The artists, it is obvious, are against the war...

The other soldier has no visible wounds. We don’t see his face. The right, inert, hand clutches a clarion. It is a poignant detail of the work, a symbol of defeat.

On the boundary stone are marked the names of Deneuville and Detaille.

The painting is not very bright, the contrasts are marked by colors red, blue and green (the red and the green are complementary colors), but brown and beige dominate. The organization is rather centered on the left, the atmosphere is gloomy and austere.

This work attracted us because it captures so well the feelings of sadness, sorrow, and above all of violence and hate that emanate from it. When we look at this painting, we feel submerged by emotion; it makes us want to understand the scene.

This painting reminds us of an important moment of French history, and shows us that war is terrible. These innocent men died because of the quarrels of a few powerful men.

Sources:

Saturday, 21 January 2012

Théières et cafetières / Tea and coffee jugs

Nous avons préféré présenter des objets modernes... Ce choix peut surprendre, mais ce qui nous a le plus attirés dans ces objets, à part la modernité, sont la précision de leur construction, la qualité plastique des œuvres, et leur diversité de styles. Nous aimons les objets modernes, surprenants, mais aussi utiles dans la vie de tous les jours...

Peter Shire, un américain, a beaucoup travaillé sur les verseuses, surtout en céramique, avec de nombreuses couleurs.
Sa théière « Anchorage » est faite en argent, en bois laqué et d’autres métaux. Elle est issue d’un travail de groupe. Elle a été fabriqué par un artisan.
Shire joue avec les matériaux et les formes géométriques. Les lignes sont épurées et l'ensemble est très coloré. Il y a un coté enfantin, légèrement ridicule, et très peu pratique!

Photos Karine Joannet, agence Vice Versa


Matteo Thun, un italien, architecte et designer, a beaucoup contesté la production industrielle uniformisante. Il s’est éloigné du « bon design » pendant un temps, puis est revenu aux classiques.
Sa cafetière « Pinguino » est faite en argent, buis et palissandre. Elle adopte une esthétique rationaliste inspirée du futurisme. Le futurisme est un mouvement esthétique, fondé par le poète italien Marinetti, exaltant le mouvement et tout ce qui est vie ardente, vitesse, machinisme, révolte, goût du risque, etc., qui préfigurerait le monde futur.
Il y a un contraste, une qualité et une richesse des matériaux. Thun ne transforme pas trop les matériaux.


Richard Meier, enseignant et architecte américain, a gagné le « compas d’or » en 1984, à Milan. Il travaille beaucoup avec les formes carrées et conçoit beaucoup de bâtiments.
La cafetière et la théière font partis de la collection « Tea and Coffee Piazza »; elles sont faites en argent et en ivoire synthétique. Ces deux objets ont de nombreuses similitudes dans le style, les matériaux et la forme. Ils vont ensemble.
Ces objets illustrent le « néo-modernisme », le goût pour ce qui est moderne, avec deux pièces basées sur l’intersection du carré et du cercle. Les poignées en ivoire synthétique rappellent les services des années 20. L'ensemble est kitch et, de notre point de vue, rend les matériaux laids.



Denys Raina, orfèvre ciseleur, Meilleur Ouvrier de France, artiste, comédien et metteur en scène travaille beaucoup avec les formes cylindriques.
Son service « Eclipse » à thé et café est fait en métal argenté et en bois.
Ici, pot à lait, théière et sucrier ne forment qu’un. Cependant, ils ne sont utilisables que démontés. Le côté pratique est mis en avant et les formes sont plutôt simples.



Mike Sharpe, un canadien, revisite l’orfèvrerie contemporaine; il défend le design « biomorphique »; il travaille avec les matériaux déformés et inspirés de formes animales ou végétales.
« Teapot bug » est en cuivre argent. Pour cette œuvre, la forme du corps, des pieds, des poignées et du bec verseur font penser sans aucun doute à un insecte ou à un crustacé. L’œuvre a un aspect vivant déconcertant.



Toutes ces œuvres datent de la fin du XXème siècle ou du début du XXIème siècle. Toutes ces théières ou cafetières ont une poignée, un bec verseur et un contenant plus ou moins important. Même si elles ont ces éléments communs elles sont toutes différentes par leurs styles, leurs formes, leurs matériaux, la présence ou non de couleurs, l’ajout d’accessoires ou non. Ceci prouve que l’art est très varié dans les objets contemporains et que toutes les personnalités peuvent être exprimées car il n’y a pas de « mode » concernant l’art. Il faut juste trouver son style...

 
Would you care for a cup of tea?! We like contemporary objects. Objects that surprise us, that express their creators' personalities, but that are also useful in daily life. What most attracted us in these tea and coffee pots, apart from their modernity, is the precision of their construction, their plastic quality, and their diversities of style.

Peter Shire, an American, worked a lot on the design of coffee pots especially in ceramic, with a lot of colors. His “Anchorage” teapot is in silver, other metals, and lacquered wood. It is the result of group work. It was made by a craftsman. Shire plays with materials and geometrical forms. The lines are clear and the set is colorful. We like the fact that it is ridiculous, impractical, toy-like!

Matteo Thun, an Italian architect and designer, tries to get away from industrial design. He left "proper" design for a while and then returned to the classics. His “Pinguino” coffee pot is in silver, box tree and rosewood. It adopts the rationalist aesthetics of futurism. Futurism was an aesthetic movement, founded by the Italian poet Marinetti, that sublimated movement and action, speed, mechanization, revolt, risk-taking, etc., prefiguring a future world... There is a contrast, a quality and a richness of materials in this piece of craft. Thun does not like to transform materials a lot.

Richard Meier, an American teacher and architect, won the "Golden Compass" in 1984, at Milan. He works a lot with square shapes and has designed many buildings. The coffee pot and the teapot are from the “Tea and Coffee Piazza” collection; they are made of silver and synthetic ivory. These two objects have lots of similarities in style, materials and shape. They go together. They illustrate a neo-modernist style, with two parts based on the intersection of the square and the circle. The synthetic ivory handles remind us services of the 20s. The set is somewhat kitsch and, from our point of view, makes the materials rather ugly.

Denys Raina, a French goldsmith, Best Craftsman of France winner, is also an artist, an actor and film director. He works a lot with cylindrical forms. His “Eclipse” tea and coffee sets are made of silvery metal and wood. Here, milk jug, teapot and sugar bowl stack into one unit. However, they have to be separated in order to be used. We like the practical side and the shapes are quite simple.

Mike Sharpe, a Canadian, sets new challenges to contemporary goldsmithing with his biomorphic designs; he works with deformed materials and is inspired by animal and vegetable shapes. Teapot bug” is made in silvery copper. For this work, the shape of the body, the feet, the handles, the spout remind us of an insect or of shellfish. We like the disconcerting living aspect of this pot!

La prise de Delphe / The Plunder of Delphi


Alphonse Cornet est né le 24 Février 1839 à Riom (Puy-de-Dôme). Assez tôt il prend goût au dessin et se donne rapidement les moyens pour réussir. En 1854, il est à Paris. En 1860, il participe à la restauration du château de Fontainebleau. En 1883, il complète la décoration du château de Bonne Fontaine, et en 1897 celle de l'Eglise d'Antrim. Jusqu'à la fin de sa vie, il a pratiqué la copie et apparaît comme un exemple de la tendance éclectique, caractéristique du 19e siècle. Il mourut en 1898.

Alphonse Cornet, dont le travail reflète les goûts et les tendances de la seconde moitié du 19e siècle, couvre tous les genres, mais ne crée pas un univers qui lui est propre.

La prise de Delphes a été créée en 1885 par Alphonse Cornet quinze ans après la défaite contre les Prussiens pour se rappeler des moments glorieux de nos ancêtres car les gaulois étaient des conquérants et des guerriers fiers. Les Gaulois jouent également un rôle de propagande à cette époque, teintée de patriotisme.

Nous pensons que cette œuvre est une très bonne expression de la façon dont se passait la guerre au temps des gaulois avec toutes les croyances qui étaient importantes. Nous trouvons impressionnant les contrastes entre les Gaulois : un qui a peur et qui s'enfuit, un autre qui s'occupe des personnes qui sont blessées ou mortes, et un dernier qui fait face aux dieux comme s'ils étaient mortels et inoffensifs.

Dans le centre de l'image, trois personnages sont représentés comme des dieux, surpuissants, ou comme des fantômes, inoffensifs. Tous les trois sont habillés comme des guerriers avec des armures et casques et sortent du temple sacré de Delphes. Le personnage central semble être Zeus, le dieu du tonnerre ; on peut distinguer ses signes distinctifs qui sont le sceptre qu'il tient dans sa main gauche et l'éclair qui sort de son corps. Athéna, en haut du sceptre de Zeus, est la déesse de la sagesse et de la guerre, reconnaissable par son casque et sa lance. Les personnages de chaque côté de Zeus sont difficiles à identifier...

Les guerriers gaulois sont facilement identifiables: leurs poitrines sont nues, ils portent des vêtements de fourrures. Celui de gauche fuit devant la puissance des dieux et semble terrifié par les dieux qui sortent du temple, celui du milieu qui est à genoux devant un homme mort ou gravement blessé, et celui de droite qui fait face aux dieux et même les provoque en brandissant la tête d'un homme décapité.

Au pied des Gaulois, un homme barbu et presque nu, peut-être l'un des prêtres du temple, est couché et semble terrifié par cette apparition. Ce tableau symbolise également la décadence grecque, un grand empire défié par des barbares.

On peut également voir un certain nombre d'armes sur le sol.

On voit clairement une diagonale, qui part du haut de l'éclair jusqu'au bras de l'homme tenant la tête décapitée, séparant le monde divin du monde humain.

Les couleurs foncées et les dieux fantomatiques donnent une atmosphère lugubre...

Photos P Mathiaux with kind permission Musée Mandet

Alphonse Cornet was born on February 24th 1839 in Riom (Puy-de-Dôme, France). He started drawing early. In 1854 he was in Paris and in 1860 took part in the restoration of the castle of Fontainebleau. In 1883 he completed the decoration of Bonne Fontaine castle, and in 1897 he completed the decoration of Antrim Church. Until the end of his life, he made copies of other works and is an example of the artistic eclecticism of the 19th century. He died in 1898.

Alphonse Cornet's work reflects the tastes of the second half of the 19th century and covers all genres, but does not create a universe of its own.

The Plunder of Delphi dates from 1885, fifteen years after the French defeat against the Prussians. The painting is a reminder of the glorious moments of our ancestors the Gauls who were conquerors and proud warriors. This patriotic painting is a work of propaganda.

We believe this work is a very good expression of how wars were fought during the times of the Gauls, showing the beliefs that were important at the time. The contrasts between the Gaulish characters is impressive: one is afraid and runs away, another helps the injured or dead, and the last faces the Gods as if they were mortal and harmless.

In the center of the image, there are three powerful but ghostly gods. All three are dressed as warriors with armor and helmets and are leaving the sacred temple of Delphi. The central character is Zeus, the god of thunder; his distinctive signsare the scepter he holds in his left hand and the lightning bolts coming from his body. On top of the sceptre is Athena, goddess of wisdom and war, recognizable from her helmet and spear.

The Gaulish warriors are easily recognizable: they are bear-chested and they are wearing animal furs. The one on the left flees from the gods coming out of the temple. The middle one is kneeling before a dead or seriously injured man. The right one is defying the gods by brandishing a head.

At the foot of the Gauls, a bearded and almost naked man, perhaps one of the priests of the temple, is lying down and seems terrified by this apparition. This picture also symbolizes Greek decadence, the conquest of a great empire by barbarians.

There are a number of weapons lying on the ground.

We clearly see a diagonal, which starts from the top left down to the man holding the decapitated head, separating the divine and the human worlds.

The dark colors and the ghostly Gods create a gloomy atmosphere...




Perroquet / Parrot

Jan Vonck est né en 1631 à Torun en Pologne. Peu de choses sont connues sur la vie de l'artiste. Il est actif à Amsterdam entre 1645 et 1664. Il est le fils du peintre Elias Vonck qui lui a enseigné la peinture de natures mortes. Tout comme son père, il a collaboré avec Jacob Van Ruysdael en peignant des animaux sur des œuvres représentant des paysages peints par Van Ruysdael. Il est mort en 1663 ou 1664.

Cette œuvre de Jan Vonck est une huile sur bois datant de 1636 représentant un perroquet et des oiseaux morts. Cette œuvre est à mettre dans son contexte historique ; c’est l’époque des conquêtes et la Hollande est un pays avec de nombreux comptoirs dans le monde. Nous pouvons donc dire que ce perroquet a surement été ramené par des personnes riches. Il représente l'exotisme avec ses couleurs qui évoquent la vie (rouge symbole d'amour, vert la vie, et le bleu le ciel et l'eau).

Ce contraste entre le perroquet et les oiseaux morts est frappant car il nous fait penser à la vie et la mort. Le perroquet de par ses couleurs vives nous fait penser à la vie, et les oiseaux morts, ternes, nous font penser à la mort. Néanmoins, ce perroquet ne donne pas l’air d’être heureux ; il est loin de son pays d’origine (probablement l'Amérique du sud) et de ses congénères dans un pays froid comme la Hollande où l’on chasse les oiseaux. Le peintre veut surement nous amener à penser à cette grande question : la vie vaut-elle la peine d’être vécue ? Le perroquet est là pour nous faire prendre conscience de la fragilité de notre vie. Le plumage du perroquet nous traduit les joies de la vie par son rouge, tandis que les oiseaux morts nous rappellent que le temps passe et que la mort nous guette...

Photo P Mathiaux with kind permission of Musée Mandet

Jan Vonck was born in 1631 in Torun, Poland. Few things are known about the life of the artist. He was active in Amsterdam between 1645 and 1664. He was the son of the painter Elias Vonck who taught him how to paint still lives. He collaborated with Jacob Van Ruysdael by painting animals on works representing landscapes painted by Van Ruysdael. He died 1664.

This work is an oil painting on wood dating from 1636 representing a parrot and dead birds. This work is to be put in a certain context, it is at the time of the conquests and Holland is a country with numerous counters in the world; we can thus say that the parrot that served as a model (as much as the painting) probably belonged to a well-to-do Dutch person; owning a parrot was a means to show one's wealth.

The parrot's feathers are vividly coloured; red for passion and love, green for cheerfulness, blue for peace.

The contrast between the parrot and the dead birds is striking. The parrot with its lively colors evokes life, and the dead, pale, birds without colours evoke death. Nevertheless, this parrot does not give the impression of being happy; is it because he is a captive, far from his country of origin (probably South America) and from his kind in a cold country? The painter wants to make us think about whether life is worth living. The parrot and the dead birds remind us of the fragility of our lives...

Le serment des Horaces / The Oath of the Horatii

Ce tableau, « Le serment des Horaces » a été peint par un élève de Jacques Louis David, grand peintre du XVIIIe siècle. Il mesure 223cm de hauteur pour 145cm de largeur. Il a été donné au musée en 1863 par Monsieur Ott de Weyner.

Cette peinture ne porte pas la signature de David, il avait pourtant l’habitude de signer les répétitions de ses œuvres.

Cette partie du tableau (il n’est pas en entier) nous montre le côté gauche de la peinture originale, représentant trois jeunes Horaces prêtant serment.

Le premier Horace est de dos, il a dans sa main droite le "long pilum" et tend la main gauche, la paume vers le sol.

Le deuxième Horace a la main droite ancrée dans le dos de son frère, on a là une symbolique de fraternité, il a la main gauche tendue vers son père (hors scène).

David a été beaucoup critiqué pour l’écart exagéré des jambes des trois Horaces ; il a expliqué que cela donnait de l’élan et de la force à ses trois guerriers, montrant leur détermination à aller combattre.

Il a peint "le serment des Horaces " après avoir vu une pièce de théâtre où le vieil Horace plaide en faveur de son fils, meurtrier par amour de la patrie.

David avait 40 ans lorsqu’il a peint ce tableau en 1784. Il est le fondateur, vers la fin du XVIIIe siècle, du Néoclassicisme européen. Son « Serment » a eu un très grand impact et a stimuler la ferveur révolutionnaire de l'époque.

J’ai choisi ce tableau car je trouve qu’il évoque très bien la force et le courage des guerriers prêts à mourir pour leur patrie.

Photo P Mathiaux with kind permission Musée Mandet


The Oath of the Horatii in the Musée Mandet is a good copy of the original by Jacques Louis David, one of the greatest 18th century painters. It measures 223cm by 145cm. It was given to the museum in 1863 by Ott de Weyner. This painting is not, unusually, signed by David. It is a detail, showing us the left part of the original painting. Three young Horatii are taking the oath.

The soldier nearest to us holds a long pilum in his left hand, and holds out his right arm in a salute, the palm of his hand turned towards the ground.

The soldier in the middle is clasping his brother around the waist in a sign of brotherly solidarity. He is giving the Roman salute with his left hand and arm.

David, criticised for the exagerated stance of the protagonists, explained that it gave force and thrust to his three warriors, showing their determination to fight.

David was inspired by a theatre play in which a father pleads in favor of his son, willing to kill for his country.

David, the founder of Neoclassicism, was fourty in 1784 when he painted his The Oath of the Horatii. It made a big impact on the public and encouraged revolutionary fervour.

According to Livy, the Horatii were three brothers from Rome. During a war between Rome and Alba Longa during the reign of Tullus Hostilius (approx. 672-642 B.C.), it was agreed that settlement of the war would depend on the outcome of a battle between the Horatii and the Curiatii. The Curiatii were three brothers from Alba Longa and of the same age as the Horatii. During the battle, the three Curiatii were wounded, but two of the Horatii were killed. The last of the Horatii, Publius, turned as if to flee. The Curiatii chased him but, as a result of their wounds, became separated. This enabled Horatius to slay them one by one.

This painting shows very well the force and the courage of the warriors, ready to die for their homeland. That is why I have chosen it.